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Portai d'Albarèdes - Prégent de Bidoux

PORTAI D'ALBARÈDES (Pierre-Barthélémy, Baron -) - (Albarèdes, 31-10-1765) — (extrait de P. Levot & Doneaud A. - Les gloires maritimes de

la France –Arthus Bertrand, Paris, 1866).

Ministre de la marine, né le 31 octobre 1765, à Albarèdes près Montauban, appartenait à une famille protestante. Un de ses ancêtres avait été décapité, en 1562, à Toulouse, pendant les guerres de religion. Entré, à dix-huit ans, chez un armateur de Bordeaux, Portai devint, en 1789, chef d'une maison d'armements maritimes. Mais des pertes successives, résultat de la Révolution, l'obligèrent, en 1790, à recommencer sa fortune. Nommé, sous le Consulat, juge au tribunal de commerce et membre du conseil de commerce, puis député par les habitants de Bordeaux pour réclamer la restitution d'une grande quantité de marchandises saisies sur des bâtiments américains, il déploya une habileté et une fermeté de caractère qui attirèrent sur lui l'attention de Napoléon. Celui-ci crut devoir le récompenser en lui donnant une place de maitre des requêtes au Conseil d'État. Mais Portai, à la tête d'une grande maison de commerce, perdait considérablement à sa position nouvelle. Parvenu, après bien des sollicitations, à quitter le Conseil, il fut encore cependant envoyé, vers la fin de 1813, à Bordeaux, en qualité de commissaire civil, ainsi que le comte Cornudet, pour maintenir l'ordre dans cette ville troublée par les revers du maréchal Soult, et il y resta jusqu'à la veille de l'entrée du duc d'Angoulême. Portai ne s'attendait pas que sa conduite en celte occasion l'eût mis en faveur auprès du nouveau gouvernement : c'est pourtant ce qui eut lieu. Louis XVIII le replaça, comme maître des requêtes, au Conseil d'État. Il résigna ces fonctions pendant les Cent-jours, au grand mécontentement de l'Empereur, refusa la mairie de Bordeaux, et se retira à la campagne. Aussi la première ordonnance que Louis XVIII signa à son retour fut celle qui l'appela à faire partie d'une commission chargée de pourvoir au service des armées alliées. Nommé ensuite directeur supérieur des colonies, il ne consentit à se charger que pour un temps limité, et sans traitement, de ces fonctions, par suite desquelles il concourut aux tristes et difficiles négociations qui amenèrent les traités de 1815. Élu peu après député de Tarn-et-Garonne dont il avait présidé le collège électoral, il siégea au centre droit, et fut nommé, le 29 décembre 1818, ministre de la marine et des colonies. Les circonstances étaient on ne peut plus difficiles : une marine mutilée, une dotation annuelle de 45 millions, évidemment insuffisante, un matériel en mauvais état, tout semblait présager que c'en était fait pour jamais de notre puissance navale. Le premier soin de Portai fut d'obtenir que ce chiffre, porté à 65 millions pour l'exercice 1822, fût mis en rapport avec l'état du revenu public et les nécessités du service. Quant au nombre des bâtiments à flot, il devait être de 246, dont 46 vaisseaux et 34 frégates. Lorsque Portai résigna spontanément ses fonctions, le 13 décembre 1821, sa retraite fut unanimement regrettée. Libéral autant qu'éclairé, il s'était attaché à faire disparaître l'antagonisme existant entre l'ancienne et la nouvelle marine. Ne tenant compte que du mérite, et non des opinions politiques, il n'avait qu'un mobile, l'intérêt du pays. Dans ses Mémoires contenant les plans d'organisation de la puissance navale de la France, on voit qu'à l'exemple de Colbert, dont il suivait les traditions, il considérait comme inséparables la marine de l'État et celle du commerce. Nommé ministre d'État et pair de France, au sortir de son administration maritime, le baron Portai s'éloigna des affaires par raison de santé en 1837, et mourut à Bordeaux, le 11 janvier 1845. Ses Mémoires ont été publiées après sa mort.

PRÉGENT DE BIDOULX - (?, 1468 - en mer,1528) - extrait de la Revue d'Aquitaine, T5 - 1861.

Issu d'une noble maison de Gascogne, naquit en 1468; on ignore, je crois, dans quelle localité. Il fut nommé général des galères de France. Ce poste était alors l'un des plus élevés. Les navires ottomans ravageaient les cotes de l'Europe méridionale. Les flottes combinées d'Espagne, d'Italie, de France et de Portugal les combattaient sans relâche. Prégent de Bidoulx, promu au commandement de nos galères depuis 1497, leur fit doubler le détroit de Gibraltar et les porta audacieusement de l'Océan dans la Méditerranée. Il poursuivit avec acharnement la guerre contre les Turcs. Il était alors au service de Louis XII, le Père du Peuple. En 1501 et 1502, circonvenu par des forces supérieures, il brûla ses vaisseaux plutôt que de se rendre aux Espagnols, nos ennemis et nos rivaux en Italie. Il rentra dans sa patrie par voie de terre. Il ne tarda pas à se remettre en mer et à couler l'escadre de son adversaire l'amiral espagnol Villa-Marino. La captivité de ce dernier compléta le triomphe. Quatre ans plus lard, en 1506, il réduisit à merci, près de Porto-Venere, la flotte de Gênes la Superbe, et repoussa du port de Rapallo les flottes coalisées de Venise et de Rome. En 1513, triste nécessité de la guerre, il livra au sac la place de Spezzia. Prégent de Bidoulx devint la terreur de nos ennemis. Howard, membre de l'illustre famille considérée comme les Montmorency de l'Angleterre, fut complètement anéanti à la journée de Conquet, non loin de Brest. Cet amiral britannique fut immolé par la main de l'illustre gascon : c'était toujours en 1513, une
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