Bordeaux Aquitaine Marine
Lettre de Calcutta - 1864
Nous sommes en mars 1864 à Calcutta. Isidore Fabre, est capitaine du trois-mâts barque "Georges et Juliette". Comme à chaque escale, ce dernier
envoie à son armateur "Vermeil frères" à Bordeaux, un compte-rendu de ses opérations commerciales.
C'est la lettre d'envoi de Calcutta que nous reproduisons grâce à l'amabilité de Monsieur Michel Prunet, arrière-petit-fils du capitaine Fabre qui
nous a autorisé à reproduire ce document. Qu'il en soit remercié.
Calcutta le 10 mars 1864
Messieurs Vermeil frères, Négociants Bordeaux
Chers Messieurs,
Je vous confirme ma lettre du vingt deux de l’écoulé, le « Georges et Juliette » a terminé bien au soir son
chargement, j’ai à bord 8899 balles riz et…à 20 au tonneau donnent tx 445 et d’après le mesurement du bord
pour les marchandises légères environ tx 95 ce qui fait en tout tx 540. La cale est bondée d’un bout à l’autre
et le « Georges et Juliette » est je vous assure bien chargé.
Suivant les conditions de la charte partie le tonnage des marchandises de mesurement sera réglé au port de
déchargement.
Je suis prêt à partir, j’avais retenu un vapeur pour le 12 en prévision du fort courant et du vent de S.O qui
commence à se faire sentir avec force ; hier j’ai fait tout mon possible auprès du directeur pour obtenir un
vapeur avant cette date, mais j’ai le regret de vous dire que toutes mes démarches n’ont rien pu faire pour
activer mon départ et je crains même que ce vapeur qui est au bas du fleuve ne soit de retour que le 14, ce qui
me ferait deux jours de retard de plus. ……trouve un autre avant …. le crocherait.
Messieurs Robert et Charriol vous ont remis par le dernier courrier le reliquat approximatif de mon fret.
Francs 19.983,10 au change de 2.67 ½, Roupies 7470.5 à trois mois de vue sur Messieurs Berthaul et fils et
Féteau. Je pense avoir ce soir tous mes comptes , j’ai la plus grande crainte que celui de débours arrive à cinq
mille roupies malgré toute économie possible , mais il est vrai je n’ai plus rien et par conséquent obligé
d’acheter jusqu’à l’eau.
Comme ce voyage va encore se prolonger, Monsieur Nadeau vous prie d’avoir l’obligeance de compter à sa
dame lorsqu’elle vous fera présenter son reçu la somme de mille francs à valoir sur les gages acquis de son
mari.
Je vous remets ci-inclus mon compte de fret de Calcutta à Colombo, le compte de débours du navire dans le
port.
Messieurs Robert et Charriol vous remettront par la prochaine malle mon compte de débours.
En attendant le plaisir de vous lire en Australie, croyez moi chers Messieurs votre tout dévoué serviteur