Bordeaux Aquitaine Marine
Chantiers Chaigneau et Bichon
Les Chantiers Bichon à Lormont, vers 1850, Antoine-Désiré Héroult
(1802-1853), Musée d'Aquitaine
1. les membres de la famille
Jean Bichon, fils de Bichon Jean et de Renon Jeanne est né le 17 juin 1786 à Lormont, c'était le petit-fils de Pierre Bichon, fondateur de la dynastie de
constructeurs de navires qui va marquer de son empreinte le 19'"' siècle dans la localité de Lormont mais aussi dans l'histoire locale de la construction navale
en Gironde.
En 1806, alors qu'il est âgé de vingt ans, Jean Bichon (cadet) est appelé sous les drapeaux comme nombre de garçons de son âge. Pour éviter d'accomplir cette
obligation légale, un accord est passé le 11 octobre 1806 devant Me Bizet notaire à Bordeaux avec un nommé Arnaud Olivier, cordonnier à Bergerac qui
s'oblige à remplacer Jean Bichon pour la somme de 4.800 francs dont 600 F payés Immédiatement et le surplus dans deux ans. (Enregistrement : Acte B i folio
6 - 113). Cette pratique du remplacement consentie n'est pas Illégale, mais ne peut toutefois concerner que les enfants de familles aisées pouvant financer
l'indemnisation compensatoire.
Le 7 janvier 1808, Jean Bichon constructeur de navires âgé de 21 ans, résidant chez ses parents, épouse à la mairie de Lormont Catherine-Thérèse Chaigneau,
née dans la commune le 29 juin 1785, fille de Arnaud Chaigneau ainé, constructeur de navires et de Elisabeth Renon. A l'occasion de cette union, un contrat
est passé le 10 novembre 1807 devant Me Bizut notaire à Bordeaux (Série Q Enregist 8323, folio 9911001). Par ce contrat, Arnaud Chaigneau et Dame
Elisabeth Renon constituent à leur fille Catherine-Thérèse, 10.000 francs on argent plus mobilier (valeur 2.000 F). Les époux seront logés et nourris chez le
père du futur (600 Fr/an). Jean Bichon aîné et Jeanne Renon abandonnent à leur fils des outils de l'étal de constructeur, pontons, bateaux et matériaux plus
6.000 F, plus jouissance des magasins, chantiers, hangars, emplacements et rivages du sud de leur maison, alignement du mur du midi au grand magasin. Cette
union renforce ainsi les liens qui unissent déjà les deux familles pour diriger conjointement l'entreprise de construction navale Implantée sur la rive droite de
la Garonne.
Les Chantiers Bichon à Lormont, vers 1850, Antoine-Désiré Héroult
(1802-1853), (Musée d'Aquitaine)
Jean Bichon (cadet) assiste donc son père, lequel est associé pour la
direction des chantiers avec Arnaud Chaigneau, l'ensemble constituant
l'entreprise Chaigneau et Bichon qui tient une place importante dans la
construction navale locale (Lormont et Bordeaux). Jean Bichon (cadet)
sera entre autres un des principaux acteurs de la construction du premier
navire à vapeur français qui sera lancé à Lormont le 2 août 1818.
Le 25 avril 1821, Jean Bichon (ainé) son père, décède à Lormont et son fils
se trouve donc l'héritier direct au sein de l'association avec Chaigneau.
Le couple Jean Bichon / Catherine-Thérèse Chaigneau aura sept enfants
(4 garçons et 3 filles). Deux des filles et un des garçons épouseront ( dans
l'intérêt évident de la préservation du patrimoine familial de l'entreprise
commune) trois des enfants Chaigneau. L'ainée des filles Jeanne-Amanda
Bichon née le 21 mai 1810 épousera le 18 mars 1830, Arnaud-Félix
Chaigneau, dernier enfant du couple Arnaud-Adolphe Chaigneau et
Elisabeth Renon. Sa jeune soeur, Thérèse-Emma Bichon née le 31 juillet
1813, épousera quant à elle le 6 avril 1834, François-Adolphe Chaigneau,
fils d'Antoine Chaigneau et de Jeanne-Thérèse Renon. Enfin, l'un des fils, Gustave-Dominique Bichon né le 29 septembre 1811, s'unira le 20 février 1838 avec
Jeanne-Ida Chaigneau, nièce de Jeanne-Amanda déjà citée.
Jean Bichon (cadet) est nommé maire de Lormont le 6 octobre 1831 par un arrêté préfectoral du 28 septembre 1831. Comme il est d'usage à l'époque, Jean
Bichon prête sermon de fidélité au Roi. Il demeurera en fonction comme premier magistrat de la commune pendant vingt-six ans, jusqu'au 20 juin 1857 date à
laquelle il démissionnera de ses fonctions.
En 1848, le chantier Chaigneau-Bichon, le principal employeur de la
commune emploie 410 personnes dont 387 hommes exerçant pour la
plupart la profession de charpentier de marine. Dans un de ses écrits,
Blanqui dépeint l'atmosphère qui règne à cette époque dans ce chantier
Chaigneau-Bichon de Lormont : « où l'excellent esprit de la direction a
constitué les ouvriers en une sorte d'association assez riche pour secourir les
veuves ou les orphelins de ses membres» . En 1850, Jean Bichon alors maire
de Lormont, déposera un projet pour que la route menant de Lormont à
Bassens qui traverse les chantiers navals le long du fleuve soit légèrement
reculée plus en retrait dans le but d'améliorer le fonctionnement de
l'entreprise.
Paquebot postal Bastia.
En 1852, Jean Bichon ( pour des raisons non identifiées) va mettre un terme
à l'alliance professionnelle qui unissait sa famille depuis des décennies avec
la famille Chaigneau. Par cette rupture, il prend son indépendance et son
autonomie, assisté de ses deux fils Gustave-Dominique et Arnaud-Frédéric, eux-mêmes constructeurs de navires, à cette occasion, il quitte le site ancestral
implanté le long du fleuve et procède à l'acquisition d'un terrain de 9 ha 70 situé plus en amont toujours sur la rive droite du fleuve. C'est là qu'il installe son
entreprise avec la mise on place immédiate de deux cales de construction et d' ateliers mécaniques adaptés pour la réalisation de navires de tous types. Les
ateliers occupent une superficie de 40.000 m2 et environ 200 ouvriers sont employés dans l'entreprise Dès 1857, des efforts de modernisation seront décidés
notamment avec l'installation de fours à réverbères.
Après s'être rendu à Paris où, lors d'une communication faite le 24 août 1860 lors d'une séance du Conseil supérieur de l'agriculture, du commerce et de
l'industrie, il présente son entreprise et ses réalisations, Jean Bichon alors âgé de 75 ans rentre à Lormont. Il décède à Lormont le 16 août 1861 soit juste un
après son voyage dans la capitale. Son épouse née Catherine-Thérèse Chaigneau décédera juste un an plus tard, le 16 août 1862 à l'âge de 77 ans.
La direction des chantiers Bichon Frères sera alors assurée à partir de 1861, conjointement par les deux fils déjà activement impliqués dans l'affaire familiale
depuis plusieurs années, à savoir Gustave-Dominique âge do 50 ans, né le 29 septembre 1811 et Arnaud-Frédéric, 47 ans, né le 15 septembre 1814.
Hervé Guichoux
Navires militaires construits
Navires civils construits connus
Bichon, Pierre, Jean et André (1763 -1810)
nom
construit
type
tonnage
propriétaire
Chaigneau et Bichon (1810-1852)
Chaigneau (1852-1882)
Navires civils connus construits par Bichon seul (1852-1882)
nom
construit
type
tonnage
armateur