Bordeaux Aquitaine Marine

Les conditions de la grande pêche

1. Le contrat de travail en 1911

Tout marin embarquant à la grande pêche doit accepter au préalable un contrat d’engagement que lui propose l’armateur. Nous présentons ci-dessous un contrat-type de la Société Nouvelle des Pêcheries à vapeur d’Arcachon en 1911. «L’embarquement est fait pour toute la campagne du chalutier' en Islande et à Terre-Neuve, à dater du jour de l'armement du rôle à la Marine jusqu'au jour de son désarmement, les deux campagnes d'Islande et de Terre-Neuve pouvant être confondues, si le bateau va directement d'Islande à Terre-Neuve. La conduite d'aller au port d'armement et de retour au lieu d'engagement sera payée aux hommes qui auront rempli leurs engagements jusqu'à la fin de la campagne. Les gages sont répartis en gages fixes et gratifications par 1.000 francs de vente. Les gages fixes sont inscrits au rôle d'équipage. Les gratifications sont calculées sur le produit net de la vente, déduction faite d'une somme de 1.500 francs, valeur agréée représentant les frais du navire au port de livraison, et seront versées, après la livraison du chargement, aux hommes qui auront entièrement rempli leurs engagements jusqu'à la fin de la campagne. Si le chiffre de vente dépasse 25.000 francs par mois d'armement, la gratification sera doublée pour le surplus de ce chiffre. Chaque homme recevra au moment de son embarquement une avance à la Marine de deux mois de salaires fixes. Des délégations mensuelles seront ensuite versées aux familles des marins qui en feront la demande. Tout l'équipage est nourri aux vivres du bord suivant les règlements établis par la Marine. Le capitaine pourra à son gré augmenter la ration lorsqu'il le jugera nécessaire. Pendant toute la campagne, les hommes devront tous les travaux qui leur seront commandés, même en dehors du travail de leur spécialité. Les matelots devront notamment le transbordement et le déchargement du poisson, soit dans le courant de la campagne, soit au lieu de la livraison. Les hommes s'engagent formellement à préparer toutes sortes de poissons et issues de poissons qu'on leur commandera de préparer. Tout homme qui enfreindra cet engagement sera passible de dommages-intérêts envers l'armateur sans préjudice des peines disciplinaires. Si, par la faute dûment constatée d'un marin, le navire subissait un retard, le marin serait passible de dommages-intérêts proportionnés au retard, sans préjudice des poursuites disciplinaires que le capitaine pourrait exercer contre lui. Tout homme qui pour une raison quelconque aurait dû être remplacé dans son travail par un homme de terre devra à l'armateur le remboursement du montant de ce remplaçant sans préjudice des peines disciplinaires dont il serait passible. Le capitaine se réserve le droit de débarquer les marins pour incapacité ou insubordination sans indemnité et sans frais de conduite. Les heures supplémentaires prévues par la loi du 19 avril 1907 seront comptées à raison de 0 fr. 25. La part de pêche sera versée dans le délai d'un mois après le désarmement du navire. Arcachon, le 6 février 1911. Le Directeur, Signé: HAENTJENS.»

2. L’équipage d’un terre-neuva en 1911

La composition typique d’un équipage était le suivant à la même époque : Capitaine Second Lieutenant patron de pêche 1er mécanicien 2ème mécanicien 3 trancheurs 2 saleurs 6 matelots 1 matelot léger 4 novices 1 mousse 2ème patron de pêche 4 matelots 1er chauffeur 2ème chauffeur Cuisinier Chauffeur soit 32 hommes
3. Contrat de travail en 1947 extrait du journal Le Marin du 27 mars 1947
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