Bordeaux Aquitaine Marine
La Nouvelle-Bordeaux en Uruguay (1855)
Le texte qui suit est extrait du site de Lionel Dupont "L'émigration franco-pyrénéenne en Uruguay". Nous le remerçions de nous
avoir permis de montrer l'un des aspects de l'immigration régionale durant cette période. Si vous souhaitez approfondir vos
connaissances sur l'émigration vers l'Uruguay à cette époque, vous pouvez consultez son site à l'adresse suivante :
http://lionel.dupont.pagesperso-orange.fr
HISTOIRE de la NUEVA BURDEOS
L’idée de créer une colonie agricole française au Paraguay était née en 1854, sur une initiative personnelle de Francisco Solano
LOPEZ (1862-1870), lors d’une mission diplomatique en Europe , dont l'avait chargé son père, le Président de la république du
Paraguay,C. Antonio LOPEZ, avec comme objectif l'amélioration des conditions de des traités de commerce et de navigation sur le
Parana avec Londres et Paris.
Depuis toujours isolé du reste du monde, par sa position géographique à l’intérieur du continent , le PARAGUAY l’avait été
également de façon délibérée par les MISSIONS JESUITES et depuis 1814 par Gaspar RODIGUEZ de FRANCIA (1814-1840) ,
fondateur de la quasi-monarchie, constituée par 3 hommes d'une même famille qui régnera sans discontinuer sur le Paraguay de
1814 à 1870.
Amorcée par FRANCIA, la politique de modernisation paraguayenne s’est trouvée accélérée par l’arrivée de son neveu, Carlos
Antonio LOPEZ (1841-1862). C’est ainsi que le Paraguay l aura la première ligne de chemin de fer apparue en Amérique du Sud ainsi
que le premier télégraphe.. Une manufacture d’armes à Asunción et sa propre ligne de navigation à Vapeur
Le projet de Solano LOPEZ visait à faire venir au PARAGUAY, 800 à 900 familles d'agriculteurs majoritairement originaires du SUD
OUEST et ainsi marquer la fin de la politique « isolationniste » suivie jusque là.
Pour cette mission de confiance, Francisco Solano LOPEZ avait pris contact avec armateur bordelais, un dénommé Antonio LOPEZ
(homonyme) chargé d'assurer le recrutement et l'organisation des différents convois avec le titre de Agent officiel du
Gouvernement Paraguayen en France.
Les accords furent officiellement ratifiés par le gouvernement de Napoléon III à Paris et celui de Carlos Antonio LOPEZ à Asunción
(avec un certain décalage pour le Gouvernement français car entre temps le 1er convoi était déjà parti....)
1er Convoi : Le 14 Janvier , 134 émigrants partent de Bordeaux à bord du Trois-mâts l’ASTRONOME sous les ordres du capitaine
CHOTEL) à destination de Buenos Aires. Là, ils seront transbordés sur le vapeur URUGUAY pour la remontée du fleuve de même
nom. Ils arriveront le 27 mars au port Paraguayen de El Pilar pour finalement atteindre Asunción le 1er Avril 1855.
Là rien n’est prêt pour accueillir les émigrants. Les émigrants sont débarqués le lendemain. Ils seront invités par le représentant
consulaire français à se faire immatriculer auprès du Consulat de France d'Asunción. La plus part des colons répondra à cet appel.
Cependant, l'enplacement de la colonie ne semble pas avoir été encore défini !
2éme Convoi : 217 nouveaux émigrants s’embarquent à Bordeaux le 28 Février 1855, à bord de l'ARMAND ROSE ANDRE. Après
116 jours d’une traversée marquée par 7 décès à bord (fièvre cérébrale, sans médecin ) Le navire parviendra à Asunción le 11
septembre où les colons mettront en cause l’armateur Antonio LOPEZ pour ne pas avoir respecté ses engagements.
3éme et dernier convoi : Le vapeur français AQUITAINE quittera Bordeaux le 7 juin 1855 , avec 68 émigrants à son bord pour
relier directement Asunción qu’il atteindra le 11 septembre 1855. A signaler que ce navire sera acheté par le gouvernement
paraguayen le 24 octobre de la même année.
Finalement il aura fallu attendre le 14 Mai 1855 pour que
le président C. Antonio López puisse promulguer
officiellement, en Espagnol et en Français, le décret de
naissance de la « Colonie française de la NOUVELLE
BORDEAUX » , ainsi nommée pour rappeler le port
d’embarquement soit 44 jours après l'arrivée du premier
convoi, et l'on peut aisément imaginer la mauvaise humeur
et les protestations légitimes des premiers arrivés qui
redoublera lorsqu'ils arriveront sur l'emplacement qui leur
était réservé et où rien n'est prêt pour les accueillir.....
Cet emplacement avait été choisi par le Président LOPEZ ( et
non sans arrières pensées) dans un lieu appelé actuellement
Villa HAYES (à environ 25 kms au Nord Est de Asunción). A
l’époque cette zone était en effet la source d’un litige
territorial entre le Paraguay et ses voisins Boliviens et
Argentins. De plus le terrain était impropre à la culture et
occupé les Indiens Guayacurus. L'emplacement de la colonie
Française existe toujours. Une partie isolée a été réaffectée
par le gouvernement Paraguayen aux Guayacurus. Leur
descendants y vivent encore, assistés et cantonnés à l'écart
du reste de la population.
Pour assurer la protection des Colons et les aider à
défricher le terrain et édifier les premiers bâtiments ( et
accessoirement pour les surveiller) , le Président LOPEZ ,
envoie un détachement de 1000 soldats de l’armée
Paraguayenne. Il nomme également un chef de camp (un
militaire) et un juge de paix. Les protestations des colons se
multiplient et les premières désertions interviennent. Certains aussi, surtout s’ils sont artisans, retourneront s’installer à Asunción
pour y exercer leur métier. Les désertions continuent et se multiplient, comme les interventions des représentants diplomatiques
Français pour défendre leur compatriotes que vis à vis de l'administration paraguayenne. qui veut leur faire abandonner leur
citoyenneté française. Soit pour leur accorder des subsides ou les aider à quitter légalement le pays.