Bordeaux Aquitaine Marine
La capitale de l’Aquitaine pendant les invasions normandes (840-982)
par Joël Supery
Nous présentons sur cette page un article de Joël Supéry consacré à Bordeaux durant les invasions Vikings. A contre-courant de
l'histoire "officielle" silencieuse sur un tel épisode, il développe la thèse d'une occupation normande de la ville. A-t-il raison ou non
? En tout cas, les arguments qu'il avance, étayés par une parfaite connaissance du contexte historique, sont de nature à remettre
en cause pas mal d'idées reçues sur la question. Vous trouverez des compléments à cet article sur le site de Joël Supéry :
http://www.vikingaquitaine.com/articles.html
Lorsque les Scandinaves lancèrent leur offensive en Occident, seules les vieilles cités ceinturées de remparts au moment de
l’effondrement de l’Empire Romain au 4e siècle furent en mesure de leur résister. En effet, Charlemagne, ses ascendants et ses
descendants s’opposèrent fermement à l’édification de forteresses dans les limites de leur domaine. Une fois les cités tombées,
plus rien ne pouvait arrêter les envahisseurs. A contrario, en Irlande, pays hérissé de forteresses, les Hommes du Nord ne
parvinrent jamais à asseoir leur domination.
Reconstitution de Bordeaux au 4e siècle. Gravure sur
bois d’après le dessin de M de Fonrémis,
extraite de « La Vie de Saint Delphin » parle Père de
Moniquet, 1893 ( © Archives municipales / XL B )
Bordeaux, une proie de choix…
La Narbonnaise, puissante province romaine, s’étendait sur les rivages méditerranéens du sud de la France de Nice à Perpignan.
Elle tenait son nom de la cité de Narbonne, qui ouvrait la route terrestre entre Méditerranée et Atlantique. A l’autre extrémité de
cette route se trouvait Bordeaux. Au 9e siècle, la cité ne pouvait pas manquer d’attirer l’attention des commerçants entreprenants
et désireux d’acquérir les richesses de l’Orient qu’étaient les Vikings. Les attaques que subissent les cités jalonnant cette route
(Bordeaux en 840, 848 et 855, Toulouse en 844 et 864, Narbonne en 859) pourraient s’expliquer par l’intérêt porté par les
Scandinaves à l’antique route.
La conquête et le contrôle des voies commerciales sont en effet des préoccupations constantes chez les commerçants scandinaves
or la route aquitaine était plus courte et plus facile à contrôler que celle contournant la péninsule ibérique. Pourtant, ces attaques
n’ont jamais été regardées comme revêtant un caractère commercial. Les historiens évoquent toujours subrepticement les
attaques scandinaves ayant frappé la région, comme si elles n’étaient que des raids sans lendemain, des attaques crapuleuses sans
ambition. C’est mal connaître les armateurs scandinaves qui calculaient toujours le retour sur investissement d’une entreprise
quelconque. Rien de ce qu’ils faisaient n’était gratuit. La prise de Bordeaux s’inscrivait nécessairement dans un schéma général,
une stratégie, que nous pensons pouvoir résumer à « la conquête d’une voie commerciale sûre entre Atlantique et Méditerranée
». La conquête, la protection et l’alimentation de cette voie commerciale pourraient expliquer en grande partie cet épisode
extraordinaire que l’on nomme les invasions Vikings en Occident. Bordeaux n‘était pas une proie secondaire.
Ceux qui conquirent Bordeaux s’emparèrent également de Londres, de Séville, de Pise, de Paris et de Constantinople. Bordeaux,
loin d’être un objectif périphérique, était, nous en sommes convaincus, un élément essentiel des invasions, une clef de « l’aventure
viking ». D’ailleurs, le peu de textes concernant la ville à cette époque semble indiquer qu’elle fut sous le contrôle des Normands
pendant cinquante et peut-être cent-vingt années. A titre de comparaison, l’emblématique ville d’York, capitale du Danelaw, fut
normande de 867 à 954, soit quatre-vingt-sept années. Nous pensons que Bordeaux pourrait avoir été la métropole européenne
restée le plus longtemps sous domination scandinave. Une prétention que seule Bayonne, occupée de 840 aux années 980, peut lui
contester. Cette présence scandinave expliquerait pourquoi nous avons si peu de textes contemporains évoquant non seulement
Bordeaux, mais également l’ensemble de la Gascogne.
La conquête de Bordeaux (840-855)
Les historiens évoquent souvent l’attaque de 841 contre Rouen comme la première menée sur le sol français. Ils ont raison si on
considère que l’Aquitaine n’était pas encore la France.
L’invasion de la Gascogne
Au printemps 840, un an avant la première attaque répertoriée sur la Seine, les Hommes du Nord vont lancer une offensive
majeure et dévastatrice contre la Gascogne. Les évêchés gascons sont attaqués et pillés : Lapourdan (Bayonne), Dax, Oloron,
Beneharnum (Lescar), Tarbes, Comminges (Saint-Bertrand de Comminges), Couserans (Saint-Lizier), Bazas, Eauze, Lectoure,
Condom et Aire. Pierre De Marca ajoute Sos et Auch à cette liste. A compter de cette date, les sièges épiscopaux de Gascogne sont
vacants. Il s’agit d’une attaque massive et exceptionnelle dont l’ampleur ne sera jamais plus égalée au cours des invasions. Même
l’invasion de l’Angleterre à partir de 867 sera moins dévastatrice. Dès cette époque, les Normands se rendent maîtres de la rive
gauche de la Garonne. Seules deux cités semblent survivre à cette offensive : Auch juché sur son oppidum et Bordeaux, replié
derrière ses puissants remparts.
En 844, il se produit un épisode extraordinaire qui deviendra
un classique des invasions. Une flotte viking remonte la
Garonne, passe devant Bordeaux, puis Agen et atteint
Toulouse. C’est la première fois qu’une flotte scandinave
remonte un fleuve européen sur une telle distance, près de
340 km. Bordeaux est épargné, mais ne peut rien faire pour
arrêter la flotte. Les Vikings ravagent la vallée de la Garonne
et remontent le Tarn où ils pillent l’abbaye de Moissac. Les
Vikings négocient avec les Toulousains et se retirent sans
attaquer la cité. Cette remontée du fleuve constitue, à
notre avis, une démonstration de force destinée à
impressionner Pépin II d’Aquitaine avec lequel les Normands
cherchent à nouer une alliance contre Charles le Chauve. Les
deux monarques se disputent en effet le trône d’Aquitaine.
Bordeaux au Moyen-Age
En 845, les Hommes du nord s’emparent de Saintes. Seguin
le comte de Bordeaux vient les affronter, mais il est vaincu,
capturé et exécuté, sort habituel réservé aux chefs de guerre
capturés. Les Annales de Saint Bertin nous apprennent que
les Normands ayant pris Saintes « s’installent tranquillement
». Ce comportement, qui n’a pas suffisamment été souligné,
n’est pas celui de pirates réalisant un raid. Selon
l’historiographie officielle, seule la cité d’Angers dans les
années 870 connaîtra une tentative d’occupation qui dura une quinzaine d’années.
Le siège et la chute de Bordeaux.
En 847, les Normands de Saintonge commandés par Asgeir mettent le siège devant Bordeaux. Bordeaux est ainsi la première ville
européenne assiégée de la sorte par les Normands. En 848, la ville tombe. Pour expliquer la chute, les Annales de Saint Bertin
évoquent la « trahison des Juifs »… Plus que les Juifs, ce sont sans doute les commerçants qui ont trahi. Il est effectivement
probable que les commerçants bordelais qui voyaient leurs affaires péricliter en raison du siège ont obtenu des chefs scandinaves
des « garanties » et des « encouragements ».
En effet, les Hommes du Nord ne détruisaient pas de manière aveugle, mais négociaient leurs destructions… Nous savons par
exemple que les Normands épargnaient les maisons qui avaient posé une pièce d’argent sur le pas de leur porte ou les abbayes qui
avaient payé un Danegeld. On peut penser que l’ouverture des portes de la cité durant la nuit a été le « lingot » posé par les
commerçants bordelais pour protéger leurs entrepôts.
La prise de Bordeaux, tournant des invasions.
La chute de Bordeaux constitue un tournant dans les invasions. En effet, l’impuissance de Pépin II à arrêter les Normands incite les
Grands d’Aquitaine à se détourner de lui et à se rapprocher de son rival Charles le Chauve. En 848, Pépin n’est plus rien. Sans
armée, sans argent, sans titre. A l’occasion de la chute de la ville, les Normands capturent le remplaçant de Seguin, Guillaume de
Septimanie, très proche de Pépin. Etrangement, le défenseur de Bordeaux n’est pas exécuté. Plus étonnant encore. Dès la fin de
l’année, l’ex-otage Guillaume de Septimanie se trouve à la tête d’une armée suffisamment puissante pour s’emparer de Barcelone.
Ce retournement de fortune miraculeux n’a qu’une explication possible: Asgeir a enfin réussi à nouer une alliance anti-Charles le
Chauve, non seulement avec Pépin, mais aussi avec Guillaume. On peut penser que les Normands offrent leur force armée au roi
d’Aquitaine et au duc de Septimanie, en échange d’un partage de légitimité. C’est le B-A-BA de toute politique coloniale. Dans
l’absolu, les Normands ne sont plus des occupants, mais les alliés des principaux adversaires de Charles le Chauve et donc les
principaux soutiens de la résistance anti-franque.
Les combats pour Barcelone
Les combats menés par Guillaume pour Barcelone sont évoqués dans la Vie de Saint Euloge écrite en 860 par Paolo Alvaro. L’auteur
raconte qu’Euloge venant d’Espagne tente de franchir les Pyrénées par la Catalogne, mais il doit y renoncer car le duc Guillaume
(de Septimanie) a « soulevé le pays contre Charles le Chauve ». Paolo Alvaro donne une précision étrange, également apportée par
les Annales de Saint Bertin. Guillaume aurait sollicité l’aide d’Abd-El-Rahman II, émir de Cordoue. Cette information est étonnante :
cette alliance avec l’émir semble en effet exclure une entente préalable entre Guillaume et Asgeir ; l’émir est en effet un adversaire
acharné des Vikings.
Mais l’affaire semble être bien plus subtile que cela. Quelques années auparavant, en 844, une flotte viking venue de Gascogne
avait ravagé Séville et plusieurs autres cités andalouses. L’émir avait aussitôt adressé des ambassades à Charles le Chauve. Les
Sarrasins savaient d’où venaient leurs agresseurs : Al Nowairi écrit qu’en 844, les Mayus étaient venus des « régions les plus
éloignés de l’Espagne », c'est-à-dire l’Aquitaine. Un rapprochement entre les deux monarques semblait devoir se dessiner. L’objet
de ce rapprochement ne pouvait être qu’une lutte concertée contre un ennemi commun : les Vikings. Une telle alliance aurait pris
les Scandinaves de Gascogne dans un étau. Il importait d’empêcher ce rapprochement. Or, en faisant une offre irrésistible à l’émir
de Cordoue, à savoir écarter définitivement les Francs de Barcelone, Guillaume a incité l’émir à mettre fin au rapprochement qu’il
avait lui même initié avec Charles. Ses alliés scandinaves ont sans doute suggéré à Guillaume cette alliance militaire a priori
étonnante.
En 849, les Normands, alliés à Pépin depuis la chute de Bordeaux, s’emparent de Périgueux acquise à Charles le Chauve et désolent
la cité. Cette période de succès normands est brutalement interrompue. Au début de 851, Nominoé, roi de facto des Bretons, allié
des hommes du Nord depuis 847, meurt à Vendôme. Or, son fils et successeur est profondément anti-normand. On risque
d’assister à un renversement d’alliance. Si Bretons et Francs font cause commune, les Normands dont les flottes longent les côtes
bretonnes vont se trouver en situation très difficile, notamment à l’escale de Noirmoutier. Leur route côtière risque d’être coupée
et leur « domaine gascon » isolé de ses bases, notamment cotentines.
Asgeir, le conquérant de Bordeaux, réagit promptement. Il évacue Bordeaux et monte avec sa flotte contre-attaquer non pas en
Bretagne, mais sur la Seine. Il prend Rouen, puis Beauvais. Il se laisse ensuite assiéger par les armées de Charles le Chauve sur l’île
d’Oissel, près de Rouen, où il passe l’hiver 851-852. Son objectif en se laissant « encercler » de la sorte est sans doute de mobiliser
les forces franques loin de leur « talon d’Achille » : Noirmoutier où un autre chef, Hastein, avec la l’aide de deux autres chefs,
Godfrid et Sygtrygg, se prépare à éliminer la menace bretonne.
Naissance de la Gascogne
Pendant l’absence d’Asgeir, Sanz, un Grand d’Aquitaine, allié à la famille régnante de Pampelune, profite du départ des troupes
scandinaves pour prendre le contrôle de Bordeaux. En 852, Sanz trahit Pépin et le livre à Charles le Chauve qui le récompense du
titre de comte de Gascogne. Cette trahison constitue virtuellement l’acte de naissance de la Gascogne. Tentant de profiter de cette
capture qui déséquilibre ses adversaires, l’armée franque entre en Aquitaine, mais elle est arrêtée à Brillac, près de Cofolens, au
nord-ouest de Limoges.
On notera que les Normands qui évitent l’affrontement avec les Francs en Neustrie, n’hésitent pas à les combattre en Aquitaine.
Cela démontre clairement l’importance qu’ils accordaient à l’Aquitaine. La Neustrie n’était qu’un champ de bataille, un terrain où ils
venaient défier les Francs, tandis que l’Aquitaine était une terre pour laquelle ils avaient une ambition territoriale et donc politique.
En 854, Pépin s’évade avec des complicités vraisemblablement normandes. L’année suivante, Asgeir s’empare de Bordeaux pour la
seconde fois. Il est probable que la présence de Pépin à ses côtés a favorisé l’ouverture des portes de la cité. A compter de cette
date, l’histoire de Bordeaux devient très floue. Les rares mentions semblent cependant suggérer que la cité est occupée par les
Normands.
La fin de l’offensive viking en Gascogne (840-858)
A l’issue de l’offensive de 840, les Normands sont maîtres de la Gascogne, mais deux cités leur échappent : Bordeaux et Auch
adossé à Toulouse. Pépin tient également Agen sur la Garonne et les Gascons entretiennent la résistance dans les Pyrénées. Les
Normands franchissent la Garonne en 844, prennent Bordeaux en 848 et Auch en 850. Après 855, le dernier foyer de résistance sur
la rive gauche se trouve dans les Pyrénées où les Gascons, emmenés par Sanz, le comte de Gascogne récemment chassé de
Bordeaux, tiennent grâce à l’appui logistique de son cousin, roi de Pampelune, allié de Charles le Chauve.
L’improbable guerre franco-gasconne.
Ces combats pyrénéens sont évoqués dans sa Vie de Saint Euloge. Arrêté en Catalogne, Euloge tente de franchir les Pyrénées par
l’ouest. Mais il ne peut pas plus traverser parce que « l’Aquitaine Pyrénaïque », emmenée par Sanz, comte de Gascogne citérieure,
s’était soulevée, elle aussi contre… Charles le Chauve… Ce texte est très important à double titre: non seulement il est le seul à
évoquer cette guerre qui paralyse le piémont pyrénéen, mais en plus il expliquerait comment la Gascogne, sous l’impulsion d’un
Gascon rebelle, se serait détachée de l’Aquitaine. Ce texte isolé, peu précis, si capital pour l’histoire de la Gascogne, a pourtant été
accueilli avec une bienveillance aveugle.
En réalité, il y a peu de chances que Sanz ait combattu Charles à l’époque. D’une part, alors qu’elles évoquent bien les combats de
Guillaume dans la Marche d’Espagne, les Annales de Saint Bertin ne disent pas un mot de cette éventuelle guerre opposant le roi
de Francie Occidentale au duc de Gascogne. Une telle hémiplégie testimoniale parait très étonnante. D’autre part, jamais de son
vivant Charles ne franchira la Garonne. On ne voit pas comment, à cette époque dominée par sa lutte contre les Normands et
Pépin, son armée aurait pu combattre Sanz jusque dans les Pyrénées.
Si on ajoute qu’en 850 Charles paya une rançon pour libérer Sanz alors qu’il était prisonnier des Sarrasins, qu’en 851 Sanz prend le
contrôle de Bordeaux aux dépens des Normands et de leur allié Pépin et qu’en 852, Sanz trahit et livre Pépin à Charles… Très
clairement, on ne voit pas pourquoi il y aurait eu guerre entre Sanz et Charles, tous deux en guerre contre un ennemi commun. Les
combats évoqués par Alvaro opposent plus vraisemblablement Gascons et Hommes du Nord. Pourquoi l’auteur ne les évoque-t-il
pas ? Probablement par ignorance. Guillaume étant en guerre contre les Francs en Catalogne, Alvaro déduit que c’est également le
cas pour Sanz en Aquitaine Pyrénaïque. Même à l’heure actuelle, avec tous les moyens d’information à notre disposition, il y a des
chefs d’Etat qui commettent des erreurs plus grossières encore…
La capture du roi de Pampelune.
Dans les années 857-858, il se produit en Gascogne ultérieure (Navarre) un événement politique rarement pris en considération
par les historiens. Au cours d’une opération commando, des Normands atteignent Pampelune, capturent son roi, allié de Charles le
Chauve, et le ramènent avec eux. Certains textes arabes évoquent une remontée de l’Ebre par une flotte scandinave. Il est exact
qu’une flotte scandinave se trouvait en Méditerranée peu de temps après et que les Scandinaves étaient - déjà- réputés remonter
les fleuves européens, mais l’Ebre n’est navigable que sur une centaine de kilomètres… Lecture peu crédible donc. Le commando
était plus vraisemblablement venu de Gascogne.
Le roi de Pampelune reste une année durant en captivité jusqu’au complet paiement d’une rançon énorme fixée à 70 000 pièces
d’or. Les historiens retiennent l’acte crapuleux. Nous voyons une dimension politique dans cette capture. En réalisant ce coup de
maître qu’est la capture du roi de Pampelune vers 858, les Normands n’escomptent pas seulement une rançon, ils veulent un
traité. On peut penser que ce traité prévoit la fin, non seulement de l’alliance avec Charles le Chauve, mais aussi la fin du soutien à
la résistance gasconne.
Effectivement, à partir de cette époque et pour près de six décennies, le duc de Gascogne s’illustrera en combattants les Sarrasins
au sud des Pyrénées, mais il n’est plus jamais évoqué au nord. Mais ce n’est pas tout : à l’issue de sa détention, le roi de Pampelune
rompt le traité déjà ancien qui le liait au sultan de Saragosse et s’allie au roi des Asturies, l’allié historique des Normands. Un
renversement d’alliance qui fait littéralement sauter le verrou pyrénéen. Ses ravisseurs pourraient lui avoir suggéré ces revirements
d’alliance.
Leur objectif semble être de vider la vallée de l’Ebre de la présence sarrasine. Ainsi, à partir de 858 et la capture du roi de
Pampelune, non seulement la conquête de la Gascogne est théoriquement achevée, mais le puissant royaume de Pampelune
devient un allié. Une situation qui n’est pas nouvelle : les Navarrais connaissaient de longue date les Normands puisque dès 816,
soit vingt cinq ans avant le début des invasions, on apprend que les « Mayus » combattent aux côtés des Navarrais et des Gascons
contre les Sarrasins. Cette relation amicale avec les Navarrais a sans doute été interrompue en 840, lorsque les Normands
prennent le contrôle de la Gascogne. Ainsi, en 858, les Normands renouent avec une situation antérieure.
La présence scandinave à Bordeaux (855-906 ?)
En 864, Pépin d’Aquitaine est capturé sur la Loire et emprisonné jusqu’à sa mort, rapide. Quelques jours plus tard, un parti
normand est écrasé sur les berges du fleuve. Asgeir, qui disparaît des tablettes, est probablement tué dans ce combat. En 866, ce
n‘est plus Asgeir qui se trouve à la tête des Normands de la Charente, mais Sygtrygg, un autre chef majeur, le troisième à prendre
Paris.
Cette même année, Sanz, le comte de Gascogne, disparaît laissant un fils trop jeune pour lui succéder. Logiquement, si l’Aquitaine
avait été libre de la présence normande comme le suggèrent de nombreux historiens, Charles le Chauve, roi de Francie et
d’Aquitaine, aurait dû nommer un nouveau comte de Gascogne et prendre sous sa protection le fils de Sanz. Or, il ne fait rien de
tout cela. C’est le comte Guillaume de Périgueux qui prend le fils de Sanz sous sa protection et poursuit seul la lutte contre les
Normands. Cette carence royale suggère clairement que Charles le Chauve ne considère plus la Gascogne comme faisant partie de
son royaume aquitain. Ce constat est confirmé quelques mois plus tard.
Charles le Chauve renonce à Bordeaux.
En 866, à l’issue de la première vague d’invasions, les Francs reprennent le contrôle de l’Aquitaine. Charles confie les cités
d’Angoulême, Périgueux et Agen au comte Vulgrin. De toute évidence, il constitue une marche militaire sous un commandement
unifié pour repousser d’éventuelles attaques normandes. Ce simple fait démontre que la présence normande dans la région est
bien réelle vingt-six ans après l’attaque initiale de 840. Par ailleurs, on remarquera que ces cités se trouvent sur la rive droite de la
Garonne.
Charles le Chauve ne reprend pas Bordeaux, capitale historique de son royaume aquitain ni Saintes où les Normands « se sont
installés tranquillement » vingt-et-un ans plus tôt. Quelqu’un l’en empêche et ce n’est pas Pépin, ni Sanz. A l’évidence, en 866,
Bordeaux et la Gascogne sont toujours entre les mains des Normands. Dans l’ouvrage collectif dirigé par Charles HIGOUNET
Histoire de Bordeaux, l’auteur constate d’ailleurs : « En 866, Charles le Chauve considérait que la « Frontière » contre les Normands
et les Gascons ne comprenait plus Bordeaux et son comté. » On notera la tournure sibylline de la phrase.
L’évêque abandonne lui aussi Bordeaux.
En 876, Frothaire, évêque de Bordeaux, qui a abandonné son siège pour se réfugier à Poitiers, puis à Bourges, est condamné
unanimement par les évêques réunis. Pour sa défense, l’évêque avance qu’il ne supportait plus la présence des Païens. Ils n’étaient
pas seulement installés à Bordeaux puisque le pape, prenant la défense de Frothaire, écrit : « Nous avons appris que presque toute
la province appartenant au métropolitain de Bordeaux était désolée à cause des persécutions des païens, de telle manière que
notre confrère ne peut plus donner de quoi vivre à ses sujets et qu’on n’y trouve plus la moindre habitation de fidèle ».
En 887, le nouveau pape enjoint Frothaire de rejoindre Bordeaux. Mais il refuse. C’est dans ce contexte que le pape demande à
l’évêque Léon, natif de Carentan en Normandie, parlant la langue norroise de venir « évangéliser » la Gascogne. En 892, Léon
traverse la Gascogne convertissant en masse les Païens. On remarque qu’il descend jusqu’à Bayonne où il se fera décapiter ; cela
semble indiquer que les Normands n’ont pas choisi Bordeaux pour « capitale », mais bien Bayonne sur l’Adour. C’est d’ailleurs
durant la période scandinave que Bayonne acquiert sa dimension maritime.
Un comte de Bordeaux d’origine scandinave ?
On n’a quasiment aucun texte concernant Bordeaux à cette époque. Un texte asturien nous apprend cependant qu’en 906, une
flotte asturienne est annoncée à Bordeaux. Or, depuis 795, les Normands sont les alliés du roi des Asturies qu’ils soutiennent dans
sa lutte contre les Sarrasins. On peut penser que cette flotte asturienne est de facture et d’armement scandinaves. L’archéologie
navale nous apprend en effet qu’aux Asturies, comme sur le reste des pourtours du Golfe de Gascogne, les techniques de
construction navale ont subi une influence scandinave incontestable. Dans ce document, le roi des Asturies évoque « son ami le
Comte et Duc de Bordeaux, Amalvinus ».
Ce comte est cité une fois par les textes francs. Amalvinus participe au concile de Bourges en 887 où se trouve l’évêque déserteur
Frothaire. La présence d’Amalvinus à ce concile suggère qu’il est un comte d’origine franque ou gasconne, mais ce n’est pas du tout
évident. Rappelons que les Francs ont renoncé la Gascogne vingt ans plus tôt et que Frothaire a abandonné la ville à cause de la
présence des Scandinaves. Amalvinus pourrait tout aussi bien être un « comte » d’origine normande qui cherche à s’intégrer dans
le monde franc. De la même manière, les comtes de Normandie participeront à la vie politique franque dans les années qui suivent
la concession de la Normandie. On peut penser que si Amalvinus est normand, c’est lui qui demande au pape d’envoyer un évêque
missionnaire pour palier la carence de Frothaire.
L’intérêt des Normands est en effet de se convertir et d’intégrer la communauté chrétienne. Sanche III de Gascogne est également
présent au concile de Bourges, mais Sanche ne semble posséder qu’un titre sans terre puisqu’il faut attendre 924 pour voir les
comtes de Gascogne contrôler le Fezensac et l’Astarac, dans le sud-est de la Gascogne et 985 pour les voir effectivement dominer la
Gascogne. Par ailleurs, Amalvinus est un prénom à consonance germanique. Il pourrait correspondre au prénom scandinave
Arnalvin.
Enfin, on peut remarquer que depuis 866, aucun événement ni aucun texte ne permet de penser que les Gascons ont pu
reprendre la cité aux Normands. La présence d’Amalvinus pourrait indiquer qu’encore en 906, ce sont les Normands qui contrôlent
la ville de Bordeaux. Cela fait cinquante-et-un ans que la ville est tombée entre leurs mains. Enfin, si Amalvinus est un comte franc
comme le pensent certains, il devrait être possible de trouver des actes le concernant et de réintégrer ce duc si important dans des
généalogies franques connues. Or, Amalvinus est totalement inconnu dans le monde franc.
Bordeaux, la « forge des invasions » ?
Un autre texte contemporain est le témoignage d’Ibn Khordadhbeh. Ce fonctionnaire persan écrivit vers 870 Le Livre des routes du
royaume. Dans cet ouvrage, il décrit les villes et routes commerciales du monde connu. Il évoque entre autre les marchandises
arrivant à Saragosse en provenance des Pyrénées : esclaves, fourrures, armes, ambre.
Or, les Francs ont interdit le commerce des armes et fortement découragé la traite des esclaves. Ces produits délaissés par les
Francs vont devenir la spécialité des Vikings. Qui d’autre à l’époque se serait risqué à traverser l’Europe ravagée par les Hommes du
nord et à défier l’ordre franc ? Et si les Francs ont interdit le commerce des armes, d’où viennent celles qui traversent les Pyrénées ?
La réponse nous est donnée par Aboufeda dans sa Géographie. Il écrit : « Bordeaux se trouve hors de l’Andalus… Les épées qu’on y
fabrique sont célèbres ». Al Himrayi écrit de son côté dans sa compilation à propos d’une ville qu’il orthographie Bxnvabxs (sic) «
On y trouve cinq cents forgerons qui fabriquent des côtes de mailles, des épées, des casques et des fers de lance ». Il précise que
cette ville se trouve dans le pays des Francs, non loin de l’océan.
Nous partageons l’avis de Renée MUSSOT-GOULARD, il s’agit bien de Bordeaux. Même si le nombre de cinq cents peut paraître
excessif, il désigne clairement Bordeaux comme une manufacture d’armes importante. Cette intense activité d’armement nous
semble très suspecte. Il est possible qu’une partie de ces armes aient été destinées à l’exportation vers l’Espagne, mais
certainement pas la totalité. Qui commande ces armes ? Quel seigneur est-il suffisamment puissant pour acheter les armes
produites ? D’où vient le minerai de fer nécessaire à leur fabrication ? Quelles guerres justifient cet effort continu ?
Il se trouve que les Asturies sont très riches en minerais de fer de première qualité et qu’en 870, non seulement les Asturiens se
battent contre les Sarrasins, mais l’invasion de l’Angleterre vient tout juste de commencer et la seconde vague d’invasions est sur le
point de déferler sur le continent. Or, les chefs qui envahissent l’Angleterre, appartiennent au clan de ceux qui ont mené la
première vague d’invasions et pris Bordeaux en 855… Nous pensons que Bordeaux pourrait avoir été une des « forges des invasions
».
Il faut faire un bond de soixante-dix ans pour de nouveau entendre parler de Bordeaux ce qui est pour le moins étonnant dans un
pays de culture latine pratiquant l’écriture.
Le rattachement de Bordeaux à la Gascogne.
En 970, Guillaume le Bon, présenté comme comte de Bordeaux, profitant sans doute de l’absence d’une partie de l’armée
normande participant à une expédition en Galice, tente une offensive et affronte les Normands. Il est vaincu, capturé, puis relâché,
sans doute contre une promesse de paix. Avec une louable prudence, le chercheur Frédéric BOUTOULLE remarque que le texte
n’évoque pas l’identité des ravisseurs du comte et que Guillaume aurait pu tout aussi bien avoir été capturé par un rival dans une
guerre privée. Tout est possible évidemment.
Nous pensons cependant que si un texte contemporain ne se donne pas la peine de préciser qui sont les incendiaires ou les
ravisseurs responsables des méfaits, c’est tout simplement parce que leur identité tombe sous le sens… Il est à noter que
Guillaume fait partie des trois chefs militaires non mis à mort par les Normands durant les deux siècles d’invasions. Un autre de ces
chefs militaires était le Duc Guillaume de Septimanie, capturé lors de la chute de la ville en 848. A l’évidence, les Normands «
ménageaient » les défenseurs de Bordeaux.
Cette attitude peut s’expliquer par leur intention de rester sur place et donc d’entretenir de bonnes relations avec leur voisin.
Guillaume le Bon occupait-il effectivement la cité de Bordeaux ou bien détenait-il seulement le titre ? D’après les textes, il affronte
les Normands sur les « rivages océaniques », c’est-à-dire sur la rive gauche.
On peut en déduire que les Périgourdins ont franchi la Garonne et que Bordeaux n’est probablement plus normande en 970.
Capturé une nouvelle fois, Guillaume est mis à mort en 976, sans doute pour avoir repris les armes et trahi sa parole. Sans héritier,
ses titres et terres reviennent au comte de Gascogne. En 976, Bordeaux est rattachée à la Gascogne. Pourtant, les Normands
semblent toujours actifs et puissants dans la région. Le Fragment des évêques de Périgueux, parvenu à travers un texte de 1570,
nous apprend que l’évêque Frothaire (un homonyme de l’évêque déserteur) « Construisit contre les Normands les châteaux
d’Agonac, de Croniac, d’Auberoche, de Bassillac, et de la Roche-Saint-Christophe ».
Ces forteresses sont situées autour de Périgueux, ce qui semble suggérer que Périgueux elle-même était encore menacée… Or, cet
évêque fut en fonction de 976 à 991, soit après le rattachement de Bordeaux à la Gascogne… En clair, les Normands ont peut- être
quitté Bordeaux, mais ils restent actifs dans la région de l’estuaire. La Pointe de Grave avait déjà à l’époque de grandes qualités
défensives, à fortiori pour des marins.
La victoire du duc de Gascogne
Vers 982, les troupes du duc de Gascogne avancent contre un puissant camp normand sans doute situé à Castets, près de Dax. Les
Normands ne se laissent pas assiéger et viennent comme ils en ont coutume au devant de leurs adversaires. Au cours d’une
effroyable bataille rangée, près de l’ancienne embouchure de l’Adour à Taller, les Gascons d’origine normande sont écrasés. C’est la
fin de la domination normande en Gascogne. Vaincus, les seigneurs survivants se sont probablement repliés sur leurs positions de
Bayonne, Mimizan et de la Pointe de Grave d’où ils négocient les conditions de leur reddition.
Nous pensons que les terres et forteresses octroyées à l’abbaye de Saint Severlors de sa refondation vers 988 pourraient
correspondre à celles laissées aux seigneurs scandinaves « invaincus » préférant dépendre directement de Rome que d’entrer dans
une hiérarchie féodale heurtant leur esprit d’indépendance. Certaines puissantes familles gasconnes refuseront pendant très
longtemps de porter aucun titre de noblesse soulignant ainsi leur indépendance féodale.
Par contre, ils sont contraints d’abandonner le poumon économique du pays qu’ils ont créé : Bayonne, Capbreton et l’embouchure
de l’Adour au duc de Gascogne. L’occupation normande aura duré près de cent-quarante-deux années, une présence que
l’historienne Renée MUSSOT-GOULARD qualifie fort justement de « plus longue occupation normande connue dans le royaume ».
En guise de conclusion.
Certains vont reprocher à cette lecture des sources d’être « orientée », de privilégier l’hypothèse de Bordeaux dominée par les
Scandinaves plutôt que par les Gascons. Il est vrai que certains – pour ne pas dire l’immense majorité de la doctrine -, à partir de
ces mêmes textes, parviennent à conclure que les Normands ne sont pas restés…
De manière assez emblématique, dans son Histoire générale du Pays Basque, Manex GOYHENETCHE consacre dix-huit lignes aux
invasions. Son œuvre compte cinq tomes et plus de deux mille pages… Il n’est pas responsable de ce « manque de curiosité ».
L’Atlas de la France de l’An Mil déclare de manière laconique « L’histoire politique des pays situés entre les Pyrénées, l’Océan et la
Garonne -en gros la Gascogne- repose sur des sources peu nombreuses, d’interprétation difficile, ou sur des « histoires » et
généalogies rédigées dans un but intéressé et qu’il convient donc d’accueillir avec la plus grande prudence. » Cette carence n’est
pas imputable aux Gascons : on constate que les Gascons de Navarre ont de leur côté produit une riche documentation…
Comment expliquer la “défaillance documentaire gasconne » ? On ne l’explique pas. On se contente de remarquer que d’autres
régions ont connu le même genre de problème à la même époque... Cette défaillance documentaire nous l’expliquons très
simplement. Bordeaux conquise en 855 par Asgeir est probablement encore normande en 906 et il faut attendre 976 pour voir la
cité rejoindre le domaine gascon. On peut donc estimer que la ville resta « normande » entre cinquante et cent-vingt années, ce
qui expliquerait pourquoi on connaît si mal son histoire durant cette période. Les Hommes du nord avaient de grandes qualités,
mais pas le goût de l’écriture… Reste-t-il des traces de leur passage ?
Archéologiquement, de telles traces sont malheureusement difficiles à cerner et surtout à interpréter. Découvrir des ancres, des
armes, des fibules ou des balances de poche prouverait seulement qu’ils sont venus et de cela personne ne doute. L’important est
de trouver des vestiges prouvant qu’ils sont restés. L’existence de quais et de digues comme ceux découverts à Taillebourg en
Charente depuis 2001 constitueraient sans aucun doute un élément déterminant. Il est certain, en effet, que Bordeaux a vu son
activité maritime et commerciale se développer durant cette période, un développement qui amorcera sa brillante carrière
internationale. Mais trouver des vestiges n’est pas si aisé.
En Normandie, par exemple, on n’a pas encore découvert de traces d’un village ou d’un port viking… Par contre, on sait, grâce à la
toponymie, que les Normand s’y sont bien installés. La toponymie bordelaise devrait, elle aussi, porter les traces de ce passage. Or,
ces traces toponymiques existent bel et bien. Mais c’est un autre sujet. A l’issue de cette présentation sommaire, de nombreuses
questions restent sans réponse. On a vu que Charles le Chauve renonce à la Gascogne dès 864, moins de seize ans après avoir été
choisi pour roi par les Aquitains. Un tel revirement suppose un événement équivalent au traité de Saint-Clair/Epte qui octroie
l’embouchure de la Seine à Rollon en 911.
Théoriquement, il aurait dû y avoir un traité de ce type entre le roi Charles le Chauve et les Normands. La Gascogne comme la
Normandie aurait dû faire l’objet d’une concession à un chef majeur des invasions. A- t-on trace d’une telle concession ? Par
ailleurs, contrairement à l’image d’Epinal qui présente les Vikings comme de vulgaires pillards, nous savons que partout où ils sont
allés, les Hommes du Nord se sont installés. En Irlande, en Angleterre, en Frise, en Russie, en Islande et au Groenland. Partout, ils
se sont installés sauf en France. Même en Normandie et en Bretagne. On peut ajouter la Saintonge. Pourquoi les Normands
n’auraient-ils pas cherché à s’installer en Gascogne ? Qui les aurait empêchés ? Pas Charles le Chauve, ni Pépin, c’est certain. Le duc
de Gascogne alors ? Peut-être… mais il serait intéressant de découvrir des documents pouvant étayer cette idée… Or, force est de
constater que les historiens niant le séjour prolongé des Scandinaves - pourtant étayé par des textes - n’ont aucun texte permettant
d’affirmer l’existence d’une principauté gasconne souveraine avant 982… date de la victoire gasconne sur les Normands.
Joël SUPERY, Le 9 septembre 2011
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