Bordeaux Aquitaine Marine

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JAUGE, Simon - extrait de Communay - Négociants de Bordeaux au 18e siècle. Issu de parents de la R. P. R. (1), mais d'une famille alliée à MM. de Ségur et de Casaux, conseillers au Parlement de cette ville, le sieur Jauge a fait le commerce en gros pendant soixante ans avec honneur et distinction. En 1748, choisi, avec quelques autres négocians, par M. de Tourny, pour procurer à cette province des blés dont on redoutoit la disette, il se conduisit à cet égard avec un grand désintéressement, et s'est toujours comporté de la même manière en diverses occasions semblables, et tous ses soins ont été également utiles à la province. En 1770, il rendit les mêmes services au Limousin, à la sollicitation de M. Turgot, contrôleur général des finances. En 1773, le gouvernement eut encore recours à lui pour faire venir des blés du Quercy, et en approvisionner la Guyenne et les provinces voisines, menacées d'une affreuse disette. « Toutes ces diverses opérations ne s'accomplirent point sans lui causer des pertes considérables, dont il ne voulut point être indemnisé. Depuis l'année 1739, le sieur Jauge a armé et équipé, presque toujours à son compte seul, cent soixante-quinze navires de diverses forces. C'est lui qui accomplit les premières expéditions pour le Canada. Pendant la guerre de 1747, ce négociant a perdu dix-sept navires à lui propres, et quinze dans lesquels il étoit intéressé. Dans la présente guerre, il a expédié pour les colonies huit navires, desquels il ne lui en est revenu qu'un seul. Actuellement encore il est intéressé dans quinze corsaires, et tout récemment il armoit en course trois des plus forts vaisseaux de commerce, savoir l'un de 44, l'autre de 36, et le troisième de 20 canons chacun, et tout cela indépendamment de plusieurs autres de moindre force. Sa maison passe donc avec juste raison pour être une des plus riches de toutes celles qui se mêlent ici de commerce. Sa famille est composée de deux garçons, le premier dirige à Bordeaux les opérations de la maison de commerce de son père, l'aîné s'est établi en société, à Paris, ave le sieur Cottin, dont il a épousé la fille. (1) la R.P.R. (Religion Prétendue Réformée) était le qualitatif employé par les catholiques pour désigner les protestants. LABAT, Théophile (Lormont, 20-3-1834, Bordeaux, 10-9-1896) - extrait du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J. Joly). Né le 20 mars 1834 à Lormont (Gironde), mort le 10 septembre 1896 à Bordeaux (Gironde).- Député de la Gironde de 1893 à 1896. Lorsqu'il sollicita les suffrages des électeurs bordelais aux élections générales de 1893, Théophile Labat comptait depuis longtemps parmi les notables de la ville. Entré à l'Ecole Polytechnique en 1853, il en était sorti en 1855 ingénieur des mines. Il s'installa dès 1858 à Bordeaux, exerça les fonctions d'ingénieur de la marine militaire, puis devint constructeur maritime, président directeur général de la Société Labat, devenue la Société "Labat et Limouzin", et président du conseil d'administration de la Compagnie maritime "Gironde et Garonne". Membre de la Chambre de commerce depuis le 25 février 1886,membre et président de l'Académie de Bordeaux en 1888, président de la Société philomathique en 1892 et 1893, il était solidement implanté dans les milieux industriels et commerciaux de la ville où l'on pouvait apprécier la tendance indépendante, modérée et même conservatrice de ses opinions républicaines. Il n'eut pas de peine à détourner certains éléments de droite qui en 1889 avaient composé une part de la majorité du député boulangiste sortant, Albert Chiché. Dès le premier tour, le 20 août 1893, sur 20.063 électeurs inscrits et 10.748 votants, il l'emportait dans la 1re circonscription de Bordeaux par 5.378 voix contre 5.220 à son principal adversaire. Sa formation et son expérience le conduisaient d'emblée à étudier les problèmes économiques et fiscaux: aussi fut-il membre de la commission du budget et de la commission ayant pour objet la réforme générale de l'impôt … Violemment hostile au socialisme d'Etat et au collectivisme, mais favorable à la participation aux bénéfices, il consacra sa dernière intervention, le 16 juin 1896, aux problèmes sociaux, en opposant aux méfaits d'une réglementation générale des horaires et des salaires, les avantages qu'il espérait d'une totale liberté des contrats entre ouvriers et employeurs et d'un esprit d'association et de coopération propre, selon lui, à régler la question sociale. Face au socialisme de Jaurès, il incarnait assez exactement l'aile droite de la majorité républicaine « opportuniste ». … II était chevalier de la Légion d'honneur lorsqu'il mourut à Bordeaux, en cours de mandat, le 10 septembre 1896. Il avait conçu et construit des cales de halage de dimensions appropriées aux plus grands navires, à Bacalan et Lormont-Queyries. Cette invention lui avait valu une médaille à l'Exposition universelle de Londres en 1862 et une médaille d'or à l'Exposition de Paris en 1867.
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